L'actualité de la crise : des spirales qui vont vers le bas, par François Leclerc

Billet invité.

DES SPIRALES QUI VONT VERS LE BAS

Avec quelle sévérité les historiens de demain jugeront-ils le sommet européen d’hier jeudi, la pantalonnade qui vient de se dérouler à Bruxelles  ? A moins qu’ils ne préfèrent l’ignorer, afin de se pencher sur la lente nouvelle montée de la crise européenne, que le chefs d’Etat n’ont même pas abordée, ne pouvant mieux exprimer leur incapacité à y faire face autrement que dans l’urgence, quand il faut à tout prix y aller.

Deux sévères voies d’eau sont déclarées en Europe, où l’expectative continue de prévaloir pendant que les cales se remplissent. L’une en Grèce et l’autre en Irlande.

Dans le premier cas, on ne cesse de toute part de conjurer le risque d’un défaut sur la dette souveraine pour que le pays puisse continuer à se financer dans des conditions scabreuses, qui ne font qu’en repousser l’échéance tout en la rendant encore plus inéluctable. Dans le second, on joue également la montre en feignant d’ignorer que l’Etat est au bord de la banqueroute devant les besoins de financement de l’Anglo Irish Bank (AIB), qui lui incombent de couvrir après l’avoir nationalisée, et de toute évidence dépassent ses possibilités.

Taux des obligations irlandaises 10 ans © Bloomberg

La banque britannique Barclays, aux premières loges de la crise irlandaise, vient de justifier les pires prédictions. Elle estime qu’un appel du gouvernement de Dublin à l’Union européenne ou au FMI pourra être difficilement évité, « dans les mois à venir », si l’environnement dans lequel celui-ci évolue devait ne serait-ce qu’un peu empirer. Au vu de l’importance de sa dette, de la charge provenant de la restructuration de AIB et des nouvelles pertes à venir de la banque, ainsi que des taux qu’il doit consentir sur le marché obligataire, dont la hausse se poursuit de manière alarmante.

Faisant la part du feu et rejoignant la conclusion du Financial Times, la mégabanque britannique – restée privée envers et contre tout – considère qu’il est nécessaire que soit trouvé un terrain d’entente entre le gouvernement et les créanciers de AIB (dont elle doit probablement faire partie), ce qui signifierait qu’ils acceptent une restructuration de la dette, sous la forme d’un échange d’une partie de celle-ci contre une participation à son capital.

La situation irlandaise est donc exemplaire : dépassé par le volume de sa dette à laquelle il est en passe de ne pas pouvoir faire face – le déficit de cette année atteignant prévisionnellement 25% du PIB – l’Etat est au bord d’un défaut de paiement potentiel et n’a d’autre ressource que de se retourner vers les détenteurs privés de la dette de la banque nationalisée, afin qu’ils prennent leur part de la charge financière à venir, dans le cadre de la création projetée d’une bad bank. Dont le montant de son capital n’a pas été annoncé mais effraye par avance les marchés.

Une telle démarche, si elle devait advenir, serait une grande première depuis le début de la crise mondiale et inverserait la vapeur. Elle mettrait en évidence, à cette première échelle, que les fonds publics ne sont pas en mesure d’éponger les dettes privées, contrairement à ce qui est essayé.

Certes, des pansements sont ou vont être appliqués, dans le but de persévérer, mais ils ne peuvent que permettre de gagner du temps. Pour quoi faire à l’arrivée  ?

Alors, la BCE a repris ses achats obligataires, afin d’éviter qu’une nouvelle sanction des marchés n’intervienne et de permettre à la Grèce, l’Irlande – ou bien même le Portugal, dont le sort suscite des inquiétudes accrues – de continuer de financer vaille que vaille leur dette publique, au moins à court terme puisque les émissions à long terme ne sont plus envisageables. Sans surprise, les investisseurs préfèrent rester sous le parapluie du plan de stabilité européen, qui leur donne un minimum de garanties à court terme, plutôt que de s’aventurer au large et dans l’inconnu. Confirmant qu’eux aussi pensent des défauts inévitables et ne voulant pas en faire les frais.

Désormais pourvu de nouveaux outils d’intervention plus souples, dans l’attente de la négociation de nouveaux moyens, le FMI vient, selon le Wall Street Journal, d’envisager pour la première fois qu’il pourrait aider la Grèce au-delà de la fatidique échéance à trois ans, la durée déjà entamée du plan d’aide de 110 milliards d’euros auquel il contribue aux côtés de l’Union européenne. Une annonce qui sonne comme la reconnaissance des difficultés majeures qui attendent la Grèce et les confirment, en dépit du plan de soutien en vigueur et de ce qui a été au contraire affirmé haut et fort, y compris par la BCE.

Tout, sauf le défaut grec, proclame-t-on plus que jamais ! Autant d’exhortations qui se multiplient qui, au prétexte de l’écarter, soulignent combien cette perspective est au contraire vraisemblable. A l’occasion d’une tournée express en Europe afin de rassurer les investisseurs (les marchés, pour une fois mieux identifiés par les rendez-vous du ministre) – en vue de les inciter à acheter des obligations à long terme afin de baisser le coût des opérations de refinancement du gouvernement – Georges Papaconstantinou, le ministre des finances, n’a pas mâché ses mots. A l’occasion d’un entretien accordé à Londres au Financial Times, il a déclaré : « Il n’y aura pas de restructuration. Si cela se produisait, cela aurait des implications beaucoup plus larges pour la zone euro (…) Les gens ne se rendent pas compte du coût qu’une restructuration aurait à la fois pour la Grèce et la zone euro (…) Si la Grèce restructurait sa dette, pourquoi diable les gens continueraient-ils d’investir dans les autres économies périphériques [de la zone euro] ? Cela briserait fondamentalement l’unité de la zone euro ». Tout est dit, il faut maintenant parvenir à le mettre en musique et à en convaincre les dits investisseurs !

Or, le dernier rapport publié fin août par le FMI – la commission étant aux abonnés absents, dès que les sujets se révèlent délicats – ne va pas simplifier la tâche du ministre. Il fait état de difficultés à venir afin de continuer à réduire le déficit budgétaire. « Des risques pèsent sur les perspectives de recettes puisque l’économie se contractera, et que les dépenses des collectivités locales ne sont pas totalement contrôlées par le gouvernement ». Désormais fin connaisseur des finances publiques grecques, rien n’échappe au FMI qui en décortique les prévisions, il en ressort dans l’immédiat que les marges de manœuvre du gouvernement grec se rétrécissent. C’est une question à 300 milliards d’euros, le montant global de la dette obligataire grecque, s’il devait être fait partiellement défaut sur celle-ci. Dans ces cas-là, on est rarement en dessous de 30%, souvent au-delà.

Et L’Espagne, annoncée comme la grande malade qui allait faire trembler l’Europe, comment se porte-t-elle ? Une détente sur ses taux longs est avec soulagement constaté sur le marché obligataire, ce mieux relatif portant cependant sur des émissions réduites en volume, devant lequel les analystes devraient manifester de la circonspection. Il est attribué à la vigueur et la rapidité avec laquelle le gouvernement espagnol est entré dans la rigueur, mais c’est l’arbre qui cache la forêt. L’énorme bulle immobilière espagnole n’a pas encore éclaté, le pays étant de ce point de vue sur les traces des Etats-Unis. C’est aussi le cas de l’Irlande, si l’on veut bien y regarder.

Les banques européennes – au premier rang desquelles les allemandes – ne se sont pas contentées de benoîtement acquérir les actifs toxiques adossés au crédit immobilier américain, dont les mégabanques américaines se sont délestées autant qu’elles ont pu. Elles ont aussi directement participé, plus particulièrement dans certains pays, à la folie spéculative du crédit immobilier. Pour être immanquablement rattrapées par elle, selon des rythmes propre à chaque pays. L’Espagne n’y fait pas exception, tout au contraire: elle est leader européen dans ce domaine. Ce sont ainsi des centaines de milliers de logements inoccupés qui sont en vain proposés à la vente par des promoteurs immobiliers soutenus par les banques, tandis que le secteur de la construction est tenu à bout de bras par le gouvernement, qui a du lâcher du lest en sa faveur.

Mais il nous reste l’Allemagne et ses résultats à l’exportation étourdissants, pourrait-on rétorquer, qui font grimper la moyenne des prévisions de croissance européenne et permet aux illusionnistes de Francfort (la BCE) d’annoncer que la reprise est là, dans une région flirtant en réalité avec la récession. Passons sur l’utilisation de pourcentages de croissance – flatteurs mais trompeurs comme le sont les moyennes – qui masquent que les exportations allemandes n’ont pas retrouvé leurs niveaux d’avant la crise. Ainsi que sur le fait qu’après un démarrage spectaculaire, ces performances devraient s’assagir, selon les commentateurs allemands eux-mêmes. Penchons-nous, enfin, sur la crédibilité du pari que l’industrie à l’exportation allemande tente.

Très dépendante de ses clients occidentaux, notamment européens, l’Allemagne tente une ouverture en direction des pays émergents, la Chine en premier lieu. Autant remarquer tout de suite, pour mieux apprécier ce renversement stratégique, qu’il est peu probable que cette dernière puisse prendre la place que les premiers vont abandonner. Car elle a ses propres problèmes, que la banque chinoise d’un côté, l’agence Fitch de l’autre, viennent de souligner.

L’économie chinoise doit faire face à une bulle financière gigantesque, le taux de défaut des prêts largement consentis dans la précipitation par la banque centrale, puis par les banques elles-mêmes – qui portent sur la bagatelle de 866 milliards d’euros – atteignent selon les estimations des médias chinois 23%. On a ainsi appris que, les collectivités locales chinoises n’ayant pas le droit de s’endetter, elles avaient crée des structures spéciales pour le faire….

Par ailleurs, la Chine est elle-même extrêmement dépendante de ses clients occidentaux, à commencer par les Etats-Unis sur lesquels l’ombre de la récession plane. La question qui est posée est donc celle de la spirale qui peut s’enclencher. Va-t-elle aller vers le haut ou vers le bas  ?

Cette interrogation relativise non seulement toute prévision trop avantageuse de la croissance allemande à l’exportation – et avec elle les analyses qui considèrent que les Allemands pourraient en Europe tirer seuls leur épingle du jeu appuyés sur leur hinterland de l’Est. Elles mettent en perspective la vanité des débats politiques – qui viennent de rejaillir avec force aux Etats-Unis – à propos de la politique monétaire chinoise et la sous-estimation de la valeur du yuan par rapport au dollar. Comme si une réévaluation de celle-ci (on parle d’une sous-estimation de l’ordre de 30 à 40%) permettrait le redémarrage de l’économie américaine (pour vendre quoi à qui ?), alors qu’elle précipiterait à coup sur la Chine dans la crise à son tour. Et viendrait définitivement couler toute perspective de reprise mondiale tirée par celle-ci … Encore une spirale !

Dans l’immédiat, la stratégie américaine de pression sur la Chine fait déjà une victime collatérale : le Japon. Celui-ci subit une hausse irrésistible de la valeur du yen par rapport aux autres grandes devises occidentales, menaçant son commerce extérieur qui seul supporte sa croissance. La Bank of Japan est finalement intervenue, isolée de ses consœurs qui refusent d’agir de concert avec elle, comme c’est l’usage, condamnant par avance ses modestes tentatives d’enrayer cette hausse. Cela n’a pas été loin dans ses effets et ne réglera rien.

Tous les pays qui dépendent étroitement de leurs performances à l’exportation font face au même ralentissement de la croissance occidentale, ou aux mêmes dysfonctionnements du marché monétaire s’agissant du Japon. Or la réforme de celui-ci est autant que faire se peut repoussée par les Etats-Unis, qui ont trop à y perdre, tandis que les tendances récessives de l’économie s’affirment. Par ailleurs, les plans de relance publics s’éteignent les uns après les autres, et avec eux leurs effets, sans que l’initiative privée tant attendue ne prenne le relais. Ainsi, en Europe, les ventes automobiles chutent au fur et à mesure que les primes à la casse s’arrêtent.

La conférence commune du FMI et de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), qui s’est tenue à Oslo le 13 septembre dernier, aurait mérité plus de publicité. « Les inégalités de revenus nées de la mondialisation ne constituent-elles pas un obstacle à la croissance et à la stabilité économique ? » peut-on lire sous forme prudemment interrogative dans le document conjoint qui en est issu. Dominique Strauss Kahn, le directeur général du FMI, renchérissant  : « La croissance n’est pas tout ; encore faut-il qu’elle procure des emplois décents. C’est le début d’une nouvelle façon de voir l’économie. » Juan Somavia, qui préside l’OIT, ne craignant pas, encouragé par ce renfort, de s’envoler, en déclarant au journal Le Monde : « Il faut faire figurer l’emploi décent parmi les objectifs macroéconomiques au même titre que la maîtrise de l’inflation ou l’équilibre des comptes publics. Et non le considérer comme une résultante des politiques macroéconomiques. Nous voulons changer les priorités et mettre l’homme au cœur de nos économies. »

Les déclarations des conférences internationales n’étant pas faites pour être mises en œuvre – ou si peu et si tardivement, quand c’est le cas – il n’y a là certes pas de quoi s’émouvoir. Mais il est significatif que de telles déclarations en viennent à être faites. De la même manière que la situation de l’Irlande et de la Grèce met en évidence l’impasse stratégique dans laquelle se trouvent les dirigeants européens. Celle-ci va aussi appeler d’autres réponses.

98 réponses sur “L'actualité de la crise : des spirales qui vont vers le bas, par François Leclerc”

  1. Les taux obligataires irlandais se sont vivement tendus aujourd’hui, passant de 6,037% à 6,331% (à dix ans). Amenant le gouvernement à démentir qu’il pourrait recourir au FMI. Trop tard, les marchés ont tranché en alourdissant l’équation financière du gouvernement.

  2. L’Irlande critique les rumeurs évoquant une aide du FMI
    (Reuters – vendredi 17 septembre 2010 18h47)

    Le ministère irlandais des Finances et le Fonds monétaire international (FMI) ont cherché à apaiser les marchés vendredi après qu’un article de l’Irish Independent évoquant une possible aide financière du FMI eut inquiété les investisseurs.

    A la suite de cet article, le CDS (Credit Default Swap) irlandais, qui mesure le coût de l’assurance contre un risque de défaut des obligations souveraines dans les cinq ans à venir, a atteint un plus haut à 425 points de base (pdb), soit 38 pdb de plus qu’en début de séance, selon Markit qui surveille l’évolution de ces instruments.

    En outre, la prime que les investisseurs demandent pour détenir de la dette irlandaise à dix ans plutôt que des obligations allemandes de même durée a atteint un record sans précédent depuis la création de l’euro.

    L’écart de rendement entre les deux dettes souveraines à dix ans a atteint 410 pdb, en hausse de 31 pdb, avant de redescendre à 390 pdb après la déclaration du ministère des Finances.

    INTERPRÉTATION ERRONÉE

    Cela a également pesé sur les Bourses européennes, qui ont terminé en baisse, tandis qu’Allied Irish Banks et Bank of Ireland ont respectivement chuté de 11,05 et 7,07%.

    Le ministère des Finances a critiqué la teneur de l’article du journal irlandais, pendant que le FMI déclarait à Reuters qu’il ne pensait pas que le pays ait besoin d’une aide financière, saluant au contraire les efforts réalisés par Dublin dans la consolidation de son secteur bancaire.

    « Il n’y a absolument aucune vérité concernant la rumeur évoquant une aide extérieure. Elle repose sur l’interprétation erronée d’une note de recherche », a déclaré un porte-parole du ministère des Finances.

    L’Irish Independant s’est appuyé sur une note de Barclays Capital qui estime que Dublin pourrait avoir besoin de demander une aide extérieure si le secteur financier venait à accuser de nouvelles pertes inattendues ou si les conditions macroéconomiques continuent de se détériorer davantage que prévu au cours des mois à venir.

    « L’étude est beaucoup plus nuancée que ce qui est rapporté par le journal », souligne toutefois Geraldine Concagh, économiste chez Allied Irish Banks.

    « Le marché est très nerveux en ce moment. »

    CONFORTABLES LIQUIDITÉS

    Le rapport de Barclays souligne en effet que le Trésor irlandais dispose de confortables liquidités à court terme ce qui devrait dispenser le gouvernement de solliciter l’Union européenne (UE) ou le FMI dans l’immédiat.

    Mais l’association de la facture du renflouement des banques irlandaises à une croissance anémique et à un déficit budgétaire, qui, si on le rapporte au produit intérieur brut (PIB) du pays, est le plus élevé de l’UE, a ravivé les craintes d’éclatement d’une nouvelle crise de la dette.

    Cette situation a également mis sous pression le ministre des Finances Brian Lenihan pour qu’il augmente les efforts de Dublin visant à remettre de l’ordre dans les finances du pays.

    Les analystes estiment que le déficit budgétaire de l’Irlande pourrait atteindre cette année environ 25% de son PIB, en prenant en compte les dépenses exceptionnelles liées au renflouement des banques.

    Toutefois, même sans cette facture, le déficit budgétaire irlandais devrait atteindre environ 10% l’an prochain sur une base ajustée, alors que l’UE fixe à 3% la limite en la matière.

    L’adjudication d’un montant qui pourrait atteindre 1,5 milliard d’euros de dette souveraine mardi prochain devrait faire figure de test pour l’Irlande quant à la confiance que lui accorde les investisseurs.

    Mais les analystes estiment que tant que le montant final de la facture du renflouement d’Anglo Irish ne sera pas connue, les investisseurs continueront de se montrer prudents vis-à-vis de Dublin.

  3. En fait d’interprétation erronée, Alphaville a publié dans le Financial Times des extraits de l’étude de Barclays.

    Aux précautions de langage près, propres à ce genre de documents, les chiffres présentés sont éloquents. Il s’agit de combinaisons de différentes hypothèses de croissance du PIB du pays et des taux obligataires dont il bénéficiera sur le marché.

    Elles montrent combien sont tendues les hypothèses de réduction du déficit, impliquant de nouvelles mesures fiscales restrictives.

    Si les besoins de financement du gouvernement devaient s’accroître, en raison de la nécessité de couvrir de nouvelles pertes, provenant d’AIB ou de NAMA, la structure de défaisance déjà en place – ce qui est plus que probable – l’équation serait sans solution hors soutien de l’Union européenne et du FMI.

    Sans appel  !

  4. Etant simple en esprit et raisonnant par analogie, je ne puis m’empecher de faire un paralléle avec Eurotunnel.La solution sera la meme pour les banques et les action…,les citoyens.A cette nuance près que les banques seront cette fois-ci actionnaires de l’Etat.Il va falloir récrire les constitutions !Les banques pourront détenir la majorité du capital mais pas la majorité des droits de vote .Ouf! La démocratie sera sauvée.

  5. Pas la peine de parler longtemps des chiffres : dette banque AIB 80Md ramenée à la population et extrapolé à la population française = une seule banque équivaut à la dette totale de l’état français 1750 Md.
    C’est tout dire et pour faire simple les 4 grosses françaises ont 7500 Md de dette soit combien de fois la dette de l’état ?
    Tout ceci peut exploser à tout moment pour une pécadille et alors le monde entier verse dans le retour au moyen age , la faillite totale comme en Ukraine , Argentine , …..jardin,cochon,vélo …et au bout de 30 ans une mobylette.

    1. DETTES banques Irish 80 Md , Fortis Belgique 100 Md , Bnp+CA+SG France 6174 Md .
      population : 4-10-64 millions
      Actif financier français 3100 Md
      Calculez ce que vous devrez supporter.

    2. Pourquoi supporter les dettes des autres ?

      Les capitalistes veulent toujours répartir les pertes et empôcher les bénéfices.
      Ils se conduisent vis à vis de la nature comme des hommes.

      Il faut laisser les crocodiles se bouffer entre eux,
      et couler, en nababs endettés et nababs créditeurs.

      Garantir les petits placements de la France d’en bas
      et créer un service bancaire public français ou européen.

  6. C’est le salon du trading;une radio a glosé toute la matinée sur la possibilité pour le CAC d’atteindre le seuil des 3800 points . »Contre toute attente » des empêcheurs de tourner en rond ont contrarié ce beau projet.Sincères condoléances.

    1. On s’en fout du CAC, c’est pas le problème ou alors le problème mais pas la solution.
      D’ailleurs comme le préconise et l’argumente Frédéric Lordon, il faut fermer la bourse, elle est parfaitement contre-productive.
      Tout a été dit chez Daniel Mermet ce jour et ce n’est pas la première fois :
      http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1990

    2. Merci Papiman pour ce lien instructif.

      Frédéric Lordon est en orateur né, un excellent vulgarisateur. Ses analyses sont claires et percutantes. Je partage la description qu’il fait de la situation économique actuelle, mais je ne partage pas (encore) toutes les solutions qu’il préconise.
      Etant moi-même petit patron, mon entreprise ne ressemble en rien à celles cotées en bourse. J’aime ce que je fais, j’apprécie et j’associe mes salariés aux résultats. Cependant, qui aurait fait les investissements en temps de travail, en sacrifices salariaux, les risques personnels pris. Oui, c’est mon engagement personnel (je suis allé à la chasse aux papillon comme il dit), mais qui permet aujourd’hui à des personnes de disposer d’un revenu correct dans des conditions de travail satisfaisantes selon leurs appréciations.
      Je ne crois pas cependant que la « direction » de ma « petite entreprise », c’est-à-dire les analyses marchés, les orientations, les prises de risques, relève d’une décision collective car l’engagement n’est pas collectif, son fonctionnement en revanche absolument. On ne peut que difficilement être au four et au moulin. Si l’engagement est collectif, qui accepterait les risques à prendre, parce qu’il faut en prendre. Si l’artisan ne prend pas grand risque, les industries, même petites, en prennent….

      Je recommande à M. Lordon de sortir de ses bureaux pour aller sur le terrain voir fonctionner des TPE ou PME. Ce qu’à fait Paul Jorion en partie avec les pécheurs.

    3. @JFF: lorsque vous prenez une décision qui engage votre entreprise, vos employés aussi prennent des risques car ils font partie de l’entreprise: celui de perdre leur emploi. Cela les engage donc aussi car l’entreprise est tout autant pour eux que pour vous leur source de revenu.

      Vous semblez concevoir vos employés comme des machines que vous auriez acheté en cours de route. Pas comme des participants à une entreprise commune. Il est vrai qu’à ce moment-là vous perdriez votre pouvoir absolu sur les décisions qui engagent l’entreprise.

      Essayez d’imaginer votre entreprise comme un groupe de rock. Vous en êtes le fondateur et le leader spirituel, mais il faut aussi concevoir que vous êtes dans un groupe et non Rémi Bricka.

    4. @JFF : autant j’ai de l’admiration, (sincère qui plus est), pour les petits patrons, car leurs efforts profitent à tout le monde, autant je méprise souverainement les grands patrons qu’il faut mettre dans le même sac que les financiers. C’est une question d’échelle. Après tout, si les plus grosses entreprises (banques comprises) n’avaient que quelques centaines d’employés, le libéralisme serait peut-être vivable, peut-être serait-il même la meilleure solution. Mais le libéralisme, quand une dizaine de types sont en mesure de faire la pluie et le beau temps, ce n’est plus du libéralisme, mais de la dictature.

    5. @JFF
      Je vous comprends aisément.
      J’ai exercé mon premier job au sein d’une petite équipe dans une entreprise industrielle tradi quelque peu en régression, actionnariale hélas. Bien qu’exerçant dans une discipline émergente nous étions considérés comme de simples soldats malgré notre capacité d’innovation. Salaire au raz des pâquerettes, pas d’intéressement, de participation, de prime d’objectif, même pas de reconnaissance ou si peu.

      Par la suite j’ai connu des entreprises en expansion et dynamiques, où le salarié, le cadre étaient considérés comme des collaborateurs à part entière : entreprise commerciale familiale, SSII de taille moyenne avec des patrons sortis du rang, coopérative dirigée par des associés qui mettaient sacrément la main dans le cambouis. Dans toutes ces entreprises les salariés étaient considérés, motivés, impliqués. Il n’y avait pas d’actionnaires qui lorgnaient surtout sur la rentabilité, les dividendes, le court terme.

      Nous avons besoin d’entrepreneurs, chacun n’a pas cette fibre particulière nécessaire pour diriger une entreprise mais la plupart d’entre nous peut s’investir, trimer, innover s’il est reconnu à sa juste valeur et participer ainsi à la bonne santé de l’entreprise.
      En SSII j’ai croisé de nombreux « patrons » de PMI, PME, ils avaient tous des caractéristiques spécifiques comme : démarrage sur une niche ou un secteur portant, engagement total, charisme, innovation. L’entreprise aux entrepreneurs et aux collaborateurs, les profits réinvestis afin de garder l’entreprise compétitive, utile, performante, évolutive.
      Et pourquoi pas la cogestion, cette idée rocardienne m’avait sacrément séduit en son temps.

    6. @Crapaud: Pas d’angélisme, ce qui est admirable chez les petits patrons c’est qu’ils bossent autant sinon plus que leurs employés et sont attachés à l’entreprise. Pour le reste, ce sont souvent des petits tyrans incapables de considérer leurs employés comme des associés. Je parle d’expérience, finalement c’est dans une multinationale que j’ai trouvé les moins mauvaises conditions de travail. Et tous ceux qui bossent chez des sous-traitants ne me démentiront pas, ils rêvent tous d’être engagés dans la grosse boîte.

    7. @Papiman, je sais que vous avez travaillé dans des petites entreprises, déjà échangé sur le sujet.

      @Moi. Je ne vais pas polémiquer sur le sujet, chaque cas peut être différent, mais il y a quand mêmes pas mal de similitudes.

      Le problème du statut de salarié c’est qu’il est extrêmement protecteur alors que celui du dirigeant pas du tout. C’est marche ou crève.
      La sécurité des salariés est directement liée à celle du patron. Ce n’est pas un problème de pouvoir absolu à conserver (délire) mais un problème de culture, de connaissance que la fonction et le statut impose et qu’il est difficile d’acquérir et de partager. Le patron peut se tromper gravement, les incertitudes sont grandes, même sans se tromper, on peut aussi être soumis à des aléas économiques. Celui qui supporte la crise c’est le plus souvent le patron qui ne veut pas licencier des collaborateurs qui sont formés, efficaces et qui assurent bien le bon fonctionnement de l’entreprise. Certes cela dépend des entreprises; faible valeur ajoutée, faible savoir faire, faible marge, faible sécurité d’emploi.

      Il est certain qu’il est préférable d’avoir le beurre et l’argent du beurre. Je comprends très bien qu’il est plus simple de ne pas prendre les ennuis et les risques mais de toucher les bénéfices de ceux qui s’en chargent. La gauche fait son beurre sur ce sujet. Voir les comportements de ceux qui gagnent au Loto. Une petite mise sans risque et un jour le pactole. Ils font quoi d’après vous ?

      En ce qui concerne les sous-traitants des grandes entreprises, voir même les artisans que les clients (M. et Mme tout le monde) pressurent, ils sont soumis à de telles contraintes de leurs donneurs d’ordres que je doute qu’ils aient beaucoup de marge de manœuvre. C’est effectivement le cas de nombreuses petites entreprises, qui déposent vite le bilan à la moindre récession. En revanche j’en connais dans les mêmes secteurs, qui investissent, qui traitent bien leurs salariés et qui font des marges. La plupart des grandes entreprises soignent bien leurs sous-traitants stratégiques.

      J’avais oublié de rappeler la pub. « La plus grande entreprise de France c’est les PME », pas cotées en bourse. Alors il faut aussi que M. Lordon s’intéresse à ce secteur, ses analyses et commentaires seront sûrement intéressants.

    8. @JFF: « Il est certain qu’il est préférable d’avoir le beurre et l’argent du beurre. Je comprends très bien qu’il est plus simple de ne pas prendre les ennuis et les risques mais de toucher les bénéfices de ceux qui s’en chargent. »

      Voilà, mentalité typique du petit patron. Le couplet habituel sur les risques qui le rendent supérieur à son employé et sur le statut trop protégé et trop confortable de ce dernier.
      Il s’imagine être le seul à prendre des risques. En réalité, il n’en prend pas plus que ses employés, souvent même moins. En cas de faillite, le petit patron se retrouvera-t-il plus à dormir souvent sous les ponts que l’employé qui perd son emploi? Combien d’anciens petits patrons chez les clochards?

      Où l’on voit que l’intérêt du patron n’est décidément pas le même que celui de son salarié car votre bénéfice c’est l’exploitation du salarié (moins vous payez vos salariés, plus vous faites de bénéfice et plus vous les payez, moins vous faites de bénéfice). Les petits patrons sont les plus vaches sur ce plan (pour des raisons structurelles, légales, de manque de présence syndicale, etc) et les salariés le savent bien. Travailler dans une PME c’est travailler plus pour gagner moins que dans une multinationale et en prime vous avez le discours satisfait et arrogant du chefaillon.

    9. @ Moi
      Vous avez une vision trés primaires des relations dans les entreprises. Vous n’avez peut-être pas eu d’expérience positive dans ce domaine, ce que je peux comprendre. Je ne polémiquerais pas davantage avec vous sur ce point.

    10. @JFF: jamais viré, toujours bien noté, j’aime travailler en équipe, j’ai le sens des responsabilités et je sais la fermer quand il faut. Quand j’en ai marre, je me barre, j’ai la chance d’avoir un profil recherché.
      C’est justement parce que je comprends comment ça marche que je m’en suis toujours très bien sorti et n’ai jamais eu d’expérience réellement désagréable. Ici, je peux heureusement dire ouvertement ce que j’ai observé et ce que j’ai aussi pu récolter comme information en écoutant mes collègues et mes amis (j’en ai qui sont chefs d’entreprise).

      Maintenant, je dis pas que tous les petits patrons sont pareils mais en moyenne ils sont pires que des cadres sup’ (qui travaillent d’ailleurs tout autant). Je remarque d’ailleurs une évolution des cadres sup’, ils tendent à penser comme des petits patrons car ils carburent de plus en plus souvent au variable (primes, etc). Ce variable dépendant souvent de leur faculté à exploiter leurs subalternes. Comme quoi, c’est pas une question de personnalité, mes amis patrons sont des gars sympa, que je connais depuis l’enfance, mais quand on est dans un rôle on est emporté par la structure. C’est pourquoi les salariés sont souvent tire-au-flanc, c’est pas leur nature, c’est leur rôle qui les met dans cette tendance (dans les usines auto-gérées par les ouvriers, telles qu’en Argentine, on a pu voir le changement de comportement).

      Enfin, tout ça pour dire que les petits patrons ne changeront pas le monde et qu’il s’agit de démocratiser les entreprises.

    11. @Moi : il y a des petits patrons infects, d’autres très humains. L’éventail est large : tout en bas, certains cas relèvent de l’esclavagisme, et tout en haut, le patron et ses salariés sont solidaires, ils se sentent dans la même galère. Les rapports patrons-salariés dépendent essentiellement, à mon avis, de la compétence requise pour les seconds : si elle est rare, (cas d’un plombier-zingueur que je connais), le patron est obligé d’être humain pour ne pas perdre son personnel. Sinon, la cupidité et la pression concurrentielle conduisent à des relations où le harcèlement, quand il n’est pas avéré, n’est jamais bien loin. Et dans certains secteurs, comme la confection, c’est ateliers clandestins et esclavagisme garantis.

      Cela dit, j’ai connu une grosse boîte privée et un « grand compte » public où l’ambiance était franchement infecte. Beaucoup trop bureaucratiques pour être « humain ».

  7. elle est où cette grande Europe qui devait nous apporter la croissance, la sécurité
    nous garantir un avenir meilleur.

    ceux qui nous ont emmené a marche forcée dans cette europe
    se sont trompés et ils nous ont trompé.
    a trop additionner des sous virtuels

    Adieux veaux, vache cochons.

    on a une Europe de marchants et les marchants sont en faillites.

    il y eu un temps ou madame restait a s’occuper des enfants et monsieur travaillait
    ça suffisait pour faire vivre confortablement la famille.

    maintenant monsieur et madame travaillent mais avec leurs 2 salaires il ne gagnent pas assez de sous pour vivre convenablement
    avec les prix qui montent et le salaire qui diminuent
    ils ne restait plus qu’a s’endetter c’est comme ça qu’on tue la base et que le système meurt.

    on va demander au peuple de faire des efforts mais le peuple il n’en peu plus.

    1. Tout à fait OK avec vous.
      J’avais la même réflexion il y a peu par rapport aux données initiales et les résultats actuels :
      Depuis les années 45 la produtivité s’est accrue, père et mère travaillent et pourtant le bonheur et le bien vivre ne sont pas au rendez-vous, le chomage sévit.
      Je me disais naivement qu’il faudrait que les 2 chefs de famille travaillent conjointement 40/50 heures par semaine, soit 25h par personne si les 2 bossent et on pourrat à nouveau s’occuper de la famille er travailler juste pour vivre et non pas pour produire des dividendes à une élite qui s’enrichit en dormant (caricature).

    2. Attaquer l’Europe à l’époque où se sont créés :
      Les BRIC
      L’ASEA finalisée
      L’accord SUCRE d’Amérique du Sud…

      Faudra m’expliquer, là….!!!

      La majorité des pays du monde cherchent à se rassembler pour avoir plus de puissance financière et un marché qui soit stable sans qu’un pays ne se fasse attaquer sur sa monnaie, et vous voulez le contraire..?????

      Il y aurait aussi une conséquence qui vous amuserait certainement : une bonne attaque spéculative comme l’a fait soros en 93 sur la Livre, non..???

      Allons… : vouloir sortir de l’Europe est juste un argument politique, rien de plus.

    3. @ Yvan
      Personne n’est contre une Europe organisée pour défendre ses intérêts, mais celle qui a été construite ne s’en préoccupe pas. Est-ce que les BRIC et ASEA ont écrit dans le marbre de leurs traités que la circulation des capitaux avec le reste du monde était libre ou ont-ils conservé le droit de contrôler un petit peu leurs mouvements ? Ont-ils écrits que leurs banque centrale ne prêteraient jamais d’argent aux États garantissant ainsi une rente de situation aux banques commerciales qui empruntent pas cher pour souscrire à des emprunts d’États aux taux élevés ?

      La liste est longue des erreurs majeurs commises par l’Europe, erreurs qui sont à la fois responsables de l’ampleur de la crise que nous traversons et de l’impossibilité où sont nos hommes politiques de l’endiguer. Tout a été dit dans ce manifeste, déjà référencé sur ce blog :

      Économistes atterrés

    4. Je n’ai JAMAIS écrit que le fonctionnement de l’Euro était parfait.

      MAIS, entre nous, là… le fonctionnement des US est-il meilleur..????

      Pourquoi les Pays du Golfe copient-ils le fonctionnement de la BCE..???

      Certes, la critique est facile. Surtout en période d’argent qui coule MOINS à flot par la titrisation. Mais avant de vouloir construire « autre chose », il faut d’abord regarder au niveau MONDIAL si ça vaut le coup de continuer une mondialisation ou pas.
      Puis, si rien n’est possible de façon multilatérale, en tirer les conséquences.

    5. Précisions : OK sur « monsieur et madame travaillent…. ».
      Pour l’Europe je suis en tant que frontalier un européen plus que convaincu, viscéral, pas question de retour 60 ans en arrière. Les profondes imperfections de notre Europe doivent être combattues et laisser la place à l’amélioration, l’innovation.
      Face aux géants que sont la Chine, les USA, …. une Europe de 500 millions d’âmes est une force incontournable, en prime nous avons une histoire et une culture uniques et très fortes.

      Afin de mettre en sourdine certains nationalismes excessifs et stériles ne devrions nous pas tout simplement changer d’échelle, remplacer les nations par des grandes régions européennes, progressivement ? On règlerait déjà le cas de la Belgique et bien d’autres aussi.

  8. Des spirales qui vont vers le bas … et trois Etats qui sont aspirés vers le bas : le Portugal, l’Irlande et la Grèce sont en train d’être engloutis par le tourbillon.

    Depuis le 10 mai 2010, ces trois Etats empruntent à des taux d’intérêt de plus en plus exorbitants.

    Depuis le 10 mai 2010, les taux d’intérêt de ces trois Etats ne cessent de monter : les graphiques suivants sont terrifiants :

    Si le Portugal lançait un emprunt à 10 ans, il devrait payer un taux d’intérêt de 6,085 % !

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT10YR:IND

    Si l’Irlande lançait un emprunt à 10 ans, elle devrait payer un taux d’intérêt de 6,293 % !

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GIGB10YR:IND

    Si la Grèce lançait un emprunt à 10 ans, elle devrait payer un taux d’intérêt de 11,560 % !

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB10YR:IND

  9. Pourriez expliquer les conséquences exactes, d’un scénario du pire pour l’ensemble des citoyens européens. Pour ma part, lecteur assidu, des lordon, sapir,jorion et mélenchon; je ne vois toujours pas de porte de sortie. Seul Lordon ose, lancer un défaut de paiement généraliser sur les dettes souveraines, morts des banques, des actionnaires et nous que nous reste-t-il?

    1. @ Sylvain: la question, c’est plutôt, que produisent-ils ?

      La réponse, évidente, est le début du bon sens:
      – répudiation de la dette publique
      – expropriation des banques
      – socialisation des moyens de production

      La raison même du socialisme:
      le travailleur sait produire, le patron sait lui pourquoi (Coluche)
      Conclusion:
      le premier peut continuer sans le second, tandis que le second…

    2. Il y a pourtant une solution simple et moins catastrophique : créer un EuroSud a parité quasi-fixe avec l’Euro auquel adhéreront la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande et … tous les autres sauf l’Allemagne, finalement.
      En gros, reprendre le système de parités existantes avant l’Euro, a des taux adaptés, bien sûr.

      C’est déjà surprenant que la Grèce n’ait pas dévalué et retrouvé sa Drachme, je vois mal comment l’Euro pourrait survivre a long terme si l’Allemagne continue d’exporter massivement tout en refusant de transférer quoi que ce soit aux autres dont les taux montent inexorablement.

      Au tour de France cycliste, le temps d’élimination dépend de la vitesse du premier arrivé. Si l’Allemagne prenait la Grèce et l’Irlande dans le peloton, quitte à ralentir un peu, tout le monde arriverait à temps. Là, l’Allemagne est partie seule devant et refuse de ralentir, au risque d’éliminer les plus mal en point les uns après les autres.

    3. Je recommence mes explications.

      Dans un petit pays appelé France, que vous connaissez peut-être un peu, il y a 3 zones qui sont les plus pauvres :
      – la Corse (même s’ils trichent)
      – le bassin minier du Pas de Calais.
      – le Valenciennois.

      Doit-on créer une monnaie spéciale dévaluée pour ces trois zones…????

      Soyons logiques, pour une fois.

    4. @Yvan

      Dans chacun des pays de l’UE il existe une solidarité nationale qui permet aux régions moins riches de vivre ou de survivre. La Corse n’a pas à s’endetter, elle profite de l’argent emprunté par la France (notre trésor public).

      Voilà pourquoi beaucoup regrettent que l’Europe se soit arrêtée à mi-chemin,et n’est pas mis en place au niveau communautaire une solidarité qui éviterait à ses régions pauvres de se débattre seules en face du marché.

      Ta comparaison ne tient donc pas.

    5. Alain, ma comparaison ne marche « presque » pas :
      http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=9652
      « La BCE achète de la dette irlandaise, grecque et portugaise (FT via EuroIntelligence) »

      Allooons… Alain. Tu sais pertinemment que les pays européens ne PEUVENT pas laisser tomber un des leurs.
      Sinon, c’est toute la zone qui plonge.
      Alors, oui, on subventionne la Corse…

      Et dire que la Californie a un « trou » de 26 milliards de dollars (officiels) malgré les IOU et les licenciements MASSIFS de leur peu de fonctionnaires…
      Et ceci avec un endettement MONSTRUEUX de l’état fédéral…
      Cherchez l’erreur.

    6. @Yvan
      OK. En achetant la dette des petits pays la BCE applique une forme de solidarité entre les membres de l’euroland. Mais elle le fait en catimini et au mépris des traités qui lui interdisent ces achats!

      Ce n’est pas ce que j’appelle une vraie solidarité.

    7. à yvan
      La BCE rachète de la dette grecque et irlandaise mais ce n’est pas un transfert de ressources, ce n’est qu’offrir un répit temporaire quand le refinancement de la dette est hors de prix, une sorte de mise au frigo, mais ces dettes viendront un jour a échéance.
      Je doute que la BCE puisse racheter l’essentiel de la dette grecque et irlandaise, et portugaise, et espagnole, pendant 10 ou 20 ans. Quand elle arrêtera, faute de volonté ou de moyens, la situation sera catastrophique si ces pays n’ont pas des finances parfaitement saine.

      Je suppose que les grecs (et grecques) seraient très heureux de devenir un länder allemand pour bénéficier de la rigueur allemande, de leurs services publics et sociaux et de leur revenu (à condition de ne pas devoir parler allemand). Je doute que les allemands soient d’accord, par contre, d’entretenir les grecs.
      Si on proposait aux français d’adopter la corse, en supposant qu’elle soit indépendante, je doute que beaucoup votent pour. Même les autonomistes savent parfaitement que sans les transferts massifs depuis le continent l’île serait aussi pauvre que l’Albanie.

      Or, dans le cas de l’Allemagne par rapport aux autres états, il y a non seulement très peu de transfert depuis l’Allemagne (un peu via les projets européens) mais il y a le problème de l’impossibilité de dévaluer, toute la pression du différentiel de croissance se reporte donc sur les taux d’intérêts des états, ce qui devient intenable.

      On peut mettre en place tous les plans d’aide qu’on voudra, de n’importe quel montant, y compris astronomique, l’Euro est condamné à perdre des membres tant que le problème de fond, le différentiel de croissance, n’est pas définitivement réglé.
      La règle d’entrée dans la zone euro « 3% de déficit et dette de 60% du PIB » étaient des maximums transitoires, pas un objectif à atteindre, qui était 0% et nettement moins de 60% en régime de croisière.
      On en est très loin maintenant, et l’exemple grec montre que ces objectifs sont devenus tout simplement impossible à atteindre, entre un laisser faire synonyme de banqueroute pure et simple et une austérité dure qui ralentit encore plus l’activité donc les rentrées. Il faut en tirer la conclusion logique.

  10. Je me demande comment cette crise économique, mais aussi les autres crises (énergétique, climatique etc…) vont finir. Vous en avez une idée ? Vu les événements de ses derniers temps (Par exemple le comportement de notre président ses derniers jours), j’ai l’impression de voir vaguement le chemin que a pris l’humanité il y a quelques décennies et elle en a payé le prix d’avoir pris ce chemin. J’espère me tromper!

    1. comme le dit si bien Paul Jorion il nous faut être 80% pour que les choses changent.;dès lors militons..communiquons, convainquons autour de nous pour y parvenir.en sachant fort bien que le chemin est long (comme celui de Compostelle).

    2. Alain, sans vouloir vous offenser, vous confondez le pronom possessif « son, sa, ses » avec le pronom démonstratif « ce, cette, ces »!

    3. @ Alain.
      Evidemment, on pense tous au désastre des années 30:
      crise économique qui conduit aux facisme et aux horreurs sans précédents
      Mais rien n’est écrit d’avance. Et surtout il faut apprendre.
      Vite fait: les dirigeants de la Révolution Allemande ont commis des erreurs
      y compris, le sectarisme dont le prix ultime a été le nazisme
      La révolution russe s’est retrouvée isolée
      La classe ouvrière et le parti communiste ont été balayés par
      la contre-révolution des bureaucrates emmenés par Staline
      se dressant désormais partout contre la révolution socialiste
      à commencer par l’Espagne, abandonnée aussi par la deuxième internationale

      Aujourd’hui, c’est pareil: les erreurs stratégiques, le sectarisme notamment,
      comme le réformisme des champions du crétinisme parlementaire
      peuvent conduire à une barbarie comme avant politique et sociale,
      mais en plus cette fois-ci plus « mondialisée » encore et surtout écologique.

      Voilà pourquoi il ne faut pas perdre de temps pour agir tous ensemble,
      c’est le message de cette video:
      http://www.dailymotion.com/video/xeub8o_mobilisez-autour-de-vous-pour-sauve_news

  11. Finalement, il fallait bien vendre quelques îles grecques, c’était la seule solution … on a eu tort de se moquer.

    1. et pourquoi pas son corps comme organes en créance?

      Robert Wyatt – New information order (N.I.O.)

      N.I.O.(New Information Order) (Wyatt)

      Privatise
      Next
      The air force
      Then
      The police force
      Royal Family
      Let them be
      Private at least.
      Set them free.
      Let them go home.
      Save a bomb on union flags.

      Privatise
      The sea.
      Privatise
      The wind.
      Don’t just tinker
      With unseeded cloud, you got to
      Sell
      Weather itself.
      Set it free.
      Don’t waste good air,
      Breathing isn’t paying it’s way.

      Litsztfr laisse-toi un peu faire et reprendre par ces alizés océaniques
      yekermo sew mulatu and the heliocentrics live

    2. Litsztfr : ta remarque tombe TRES bien.

      La France (ou plutôt le gouvernement libéral) est en train de privatiser à tour de bras !!!

      Sais-tu que les barrages seront bientôt vendus. Cela parait idiot, mais ces barrages ont une fonction CRUCIALE de régulation en cas de pic de demande en hiver.
      Le futur propriétaire de ces barrages pourra donc FORCER le prix de l’électricité comme il le voudra…
      Et ce n’est QUE le cas des barrages.

      Une autre grosse opération discrète actuelle est la vente de TOUT le patrimoine immobilier des Hopitaux de Paris. Hors, ce patrimoine rapportait aux hôpitaux publics…
      Ca de moins de budget…

      En France, on a pas d’iles, mais on brade l’état.

    1. Je le réécris à nouveau :

      Ugeux fait de la DESINFORMATION.
      Il lance une chasse aux sorcières contre Lehman et « oublie » de dire que Lehman s’est fait descendre.

      But de la manœuvre : le système que défend ugeux, SON système, est bon… C’est juste à cause de Lehman que c’est en train de tomber…

    2. Et Lehman s’est fait descendre parce que tout le monde savait qu’elle fraudait. Tout est raconté dans ce billet : La fraude ordinaire, dont ce post d’yvan en personne qui dit, je cite: J’ai en effet lu, sur un blog d’économiste, et je ne veux, par là, pas entrer dans les fumeuses théories du complot, que Lehman avait été poussée à la chute à grands coups de spéculation à la baisse sur 15 jours…

    1. aïe aïe aïe, la fille d’europe écologie est crispante.
      On ne fait pas mieux dans l’attitude contre productive.

  12. On nous rabâche que l’on ne peut pas laisser tomber les grosses banques, que ça provoquerait pour notre système économique un risque systémique tel que c’est le contribuable qui paiera.
    Quant aux bénéfices (des banques), s’il est légal d’en produire qu’importe les chemins de l’immoralité pour y parvenir.
    Menacé, le contribuable paie, se réduit, se dissout, depuis longtemps et chaque jour, endetté sur plusieurs générations il doit se saigner encore plus de peur de souffrir plus encore.
    Les mafias sont sur le même principe.
    Honte aux politiques qui mènent les peuples à leurs pertes.

  13. Une question à M. François Leclerc:
    – ne trouvez-vous pas que cette situation ressemble par beaucoup d’aspects au climat récessif des années 1930, et aux solutions politiques consitant à faire de la déflation compétitive pour espérer s’en sortir via les exportations?

    On a vu comment ça a fini en 1939…

    Est-ce que cela pourrait aussi expliquer la hausse de l’or? (en francs suisses comme en dollars d’ailleurs)

    1. L’or est un refuge, mais la quantité disponible sur le marché est sans proportion avec les capitaux qui cherchent un havre.

      Au delà des analogies qui sont toujours possibles, je ne pense pas qu’il faille rechercher dans la crise de 29 les éléments nous permettant de comprendre l’actuelle. Le capitalisme financier est passé par là.

    2. La racine est la même dans toutes les crises du capitalisme:
      contradiction entre socialisation de la production et appropriation privée de l’outil de production.

      Mais la crise se déroule dans un contexte très différent,
      notamment par la mondialisation des marchés et le rôle de la finance,
      qui a permis en même temps de retarder…et d’agraver la crise.

      Sur les fondements des crises, lire, outre les nombreux articles déjà cités:
      LES CRISES DU CAPITALISME
      Preface de Daniel Bensaid au texte de Marx
      http://www.contretemps.eu/sites/default/files/pr%c3%a9face%20marx.pdf

    3. La réponse de François Leclerc à votre question est un peu courte.
      Parlons de la France en particulier.
      Sarkosy et son gouvernement embourbés dans le Woerthgate n’est rien d’autre que la face immergé de l’iceberg du pillage de nos sociétés humaine par une petite classe de possédants. Ici, le paravent mis en place par ces gens s’appelle xénophobie d’état, propagande médiatique (bien que moins docile et servile). J’avais envoyé au blog de Paul Jorion un texte de l’historienne Française Anne Lacroix-Riz remarquable de précision et juste, sur le parallèle avec les années 30. La France est à l’avant-garde de ce fascisme, pourquoi ? parce que les personnels politiques aux pouvoir n’ont pas la chance d’un Berlusconi de pouvoir tout effacer d’un trait, quoi que la social démocratie plusieurs fois aux affaires cette dernière décennie n’est pas pris de mesures claires.
      Leur système de domination et d’exploitation est menacé. Ils sont capables du pire pour sauver leur tête et ce régime. L’effet domino de la contestation pourrait s’étendre bien au de là de nos frontières. A la différence des années 30 et cela est de grande importance surtout lorsque ces personnels politiques se permettent de comparer la situation, leur situation avec les pires événements de ces 100 dernières années. je ne reprendrai pas ces propos sauf un, celui de la comparaison de la situation médiatique de Woerth avec celle de cette femme condamnée en Iran à la lapidation. Je reviendrai pas non plus sur la dégradation des droits des femmes au travail, à un salaire juste, à disposer de leur corps, à la retraite….
      A la différence des années 30 nous pouvons discuter sur ce blog et ailleurs, mais vu l’accélération du naufrage et les propositions de mesures de plus en plus sécuritaires ne devons-nous pas réagir ? Réagir très fortement ? Le plan vigie pirate mis en place en 1987 qui légitime la présence de l’armée en arme dans nos gares et bien d’autrse… Qui fait encore attention à cette présence ? Le vice premier ministre de la GB lui même parle de la glissade tout sécuritaire, il sait de quoi il parle. A Londres, dans un périmètre central, chaque citoyens est filmé plus de 45 fois. Les droits de justice des citoyens Anglais acquis au XVIIe siècle ont été remis en cause.
      Mais revenons à notre situation particulière. Une certaine gauche et le parti socialiste en particulier nous demande d’attendre 2012 et des élections. Ils ont non seulement participé à perpétuer ce système, jamais éliminé les lois et autres mesures scélérates lorsqu’ils étaient aux affaires et même mis en place des lois liberticides.
      Il s’agit d’un blog critique sur l’économie globale de très grande qualité avec souvent des commentateurs de haut niveau. Il y a un début de réflexion politique sur « ils ne feront rien, il n’ont pas la volonté, c’est à nous même de nous prendre en main… » des propositions sont avancées.
      Nous ne pouvons pas faire l’économie de ce débat sur la volonté des personnels politiques de tout tenter pour que rien ne change et perpétuer ce système ainsi que la critique des pires moyens qu’ils ont la volonté de mettre en place pour corseter la société.

  14. @ François :
    Une analyse d’UBS, qui conforte le risque de défaut, pour la Grèce mais ça vaut son pesant de cacahouètes :
    « Stéphane Deo se veut là dessus relativement serein. «La Grèce n’a pas d’intérêt à faire défaut maintenant. Sont déficit s’élève à 15% de son PIB et son service de la dette à 3-4%. Avec une dette à 0, le déficit sera toujours à 7-8%».
    Alors nous avons des chances d’espérer que d’ici cinq ans, le Portugal, l’Espagne et l’Irlande auront le temps d’entreprendre les réformes et de prendre les mesures pour assainir leur situation. De même nous pouvons escompter que les banques auront vendu assez de papiers pour faire en sorte que le défaut de la Grèce soit plus encaissable. Donc pas de panique à avoir pour le moment. »
    http://www.easybourse.com/bourse/france/article/17626/pour-ubs-la-grece-fera-defaut.html

    Le temps. Les réformes nécessaires. Défaut encaissable. Pas de paniques.
    Finalement, la meilleure solution serait que le monde entier devienne suisse …

    Sinon, concernant l’Irlande, je souhaitais apporter un tout petit complément à votre excellent panorama en terme d’analyse.
    En premier lieu, on a toujours présenté le secteur immobilier comme un secteur essentiel de l’activité économique de ce pays. Or ce secteur est en crise, non pas à cause du système subprimes mais par l’absence de garanties minimales (comme les subprimes mais sans l’explosion des taux à 2-3 ans après l’octroi de crédit) et la généralisation de crédit à taux variable.
    D’ailleurs, l’Irlande n’est ps seule dans ce cas, à l’inverse de la France, où 90% des prêts le sont à taux fixe :
    http://www.capital.fr/immobilier/actualites/les-pays-scandinaves-menaces-par-un-krach-immobilier-523808
    Cela fait ‘froid’ dans le dos et pas uniquement parce que ce sont des pays nordiques mais bien parce que ce sont des pays, européens, ‘riches’, très. Si leurs ‘bulles immobilières’ éclatent aussi, je ne donne pas cher de la suite. Pour se faire, il ‘suffirait’, comme en Suède, que les taux directeurs commencent à être relevé de manière importante, de par un relèvement des taux de la BCE par exemple pour les pays de l’euroland (Finlande) ou par des nécessités internes pour les autres pays ou zone euro (Norvège, Suède, Danemark). Ce qui relèverait inéluctablement les taux des prêts variables, augmentant encore de manière insupportable un endettement des ménages déjà hors toute proportion (200% en Norvège).

    Les taux étant actuellement au plancher via la BCE pour l’Irlande, l’hypothèque d’un relèvement des taux directeur des prêts variable n’est pas d’actualité. Mais la difficulté de garantie, oui.
    Or, sur ce front, les nouvelles sont exécrables : les indices immobiliers et les ventes sont en chute libre en août 2010 (passant en juillet de -8 à -32, http://fr.euronews.net/2010/09/14/grande-bretagne-irlande-forte-baisse-des-prix-dans-l-immobilier/ ) en Irlande.
    De même, les prévisionnistes prévoient que les prix continuent à chuter, de -3%, soit le % le plus élevé en Europe, plus bas qu’en Espagne (http://www.capital.fr/immobilier/actualites/la-bulle-immobiliere-chinoise-n-a-pas-fini-de-gonfler-529888) !!
    C’est dire …
    Or, un marché immobilier dont les prix continuent de chuter ne peut qu’accélérer les défauts pur et simple des propriétaires qui se retrouvent contraints de vendre de par les politiques déflationnistes mises en place de toute rigueur en Irlande, par le simple fait que ceux-ci ont emprunté à des taux plus élevés (avant la crise), voient leur ‘capital’ partir en fumée et se retrouvent dans l’incapacité à rembourser un différentiel croissant, entre le produit de la vente de leur bien et le restant dû, le rachat de crédit ne s’opérant que pour les propriétaires ‘solvables’ cette fois.
    Sans compter les saisies hypothécaires par absence de possibilité de rembourser les mensualités pour les propriétaires, le chômage et la paupérisation jouant un rôle démultiplicateur. On pourrait enfin y ajouter l’immobilier commercial, notamment des centres commerciaux, où l’Irlande a une concentration par habitant la plus importante en UE et où aucun projet de construction nouvelle en 2010 n’a vu le jour : http://www.euroinvestor.fr/news/story.aspx?id=11285505

    AIB a plus de la moitié de son capital lié à l’immobilier. Si celui-ci chute (et tout prouve que le mouvement continuera à s’amplifier, les politiques déflationniste jouant un rôle moteur), la recapitalisation de la banque ira croissante et la dette publique irlandaise avec, entrainant ainsi une dégradation de la note des obligations irlandaises, entrainant ainsi l’augmentation de la dette publique irlandaise, qui ne pourra plus ‘serrer les boulons’.

    Le défaut partiel ou le FMI/UE est donc inévitable pour l’Irlande.

    1. (suite)
      J’ai oublié de parler de votre image : la ‘spirale’ (complètement adaptée, en particulier avec des agences de notation ‘pro-cycliques’).
      Je la reprendrais cette fois pour l’appliquer au niveau macro-économique européen.
      A l’origine (des temps de la crise), le premier pays ‘européen’ à (dé)faillir fut … l’Islande, bien que n’appartenant pas à l’UE (mais qui devait, par référendum, s’y joindre).
      Ce, dès septembre 2008.
      Puis vint le tour, suivant un spirale ‘ascendante’, de la Grèce, 1 an 1/2 après : cette fois, on entrait dans le coeur de l’UE, via un membre certes dénommé de manière méprisante par certains comme ‘périphérique’ (2% du PIB de l’UE) mais néanmoins membre de la zone euro et de l’Union Européenne depuis 1981.
      Actuellement, la spirale suit son cours et l’on commence à parler de l’Irlande, d’un autre niveau (tout comme la Grèce le fut vis-à-vis de l’Islande), économiquement mais aussi politiquement puisque l’Irlande EST l’exemple du libéralisme triomphant, dans le succès mais aussi dans les politiques déflationnistes mises en oeuvre : qu’elle défaille et la ‘spirale’ aura atteint au moins une de ses cibles, politique.
      A mon sens, si la ‘spirale’ suit son cours (et il n’y a pas de raison qu’elle ne le suive pas), une fois l’Irlande sous ‘protection’ conjointe de l’UE et du FMI (via le Fond européen de stabilisation monétaire car le défaut sera encore une fois ‘évité’, pour des raisons financières et politiques évidentes), elle ne pourra que continuer à ‘gravir’ les échelons, pour lesquels j’identifie deux ‘marches’.
      En premier lieu, l’Espagne : la bulle immobilière, à la différence de l’Irlande, n’a pas encore pleinement explosée. Quand ce sera le cas, le gouvernement espagnol ne pourra alors plus rien faire. On atteindra là alors un élément essentiel à l’UE, tant économiquement que politiquement car ce pays ‘pèse’ économiquement mais aussi financièrement : ses banques (notamment Banco Santander) sont parmi des plus grandes banques mondiales et les intrications en termes d’intérêts liés des autres pays européens y sont très importants (en termes d’obligations notamment). On atteindrait alors rapidement les limites du FESM mis en place et le FMI devra alors intervenir en complément. Pour autant, là encore, le défaut pourra être évité il me semble, bien qu’au prix d’une ‘victoire à la Pyrrhus’.
      Mais je pense surtout à … l’Allemagne.
      Paradoxalement, l’Allemagne me paraît être la plus faible, pour deux raisons. La première est liée à sa politique exportatrice. En cas de plongeon d’autres ‘maillons’ européens, cette politique se retournera contre son initiatrice. Certes, l’Allemagne tente de diversifier ses exportations vers la Chine mais celle-ci commence déjà à sentir les effets délétères de la crise et le temps manque à Berlin pour pouvoir modifier profondément et suffisemment la répartition de ses exportations géographiquement, hors UE.
      En second lieu, l’Allemagne est elle-aussi atteinte d’un ‘cancer’ immobilier, sur un modèle différent de l’Irlande, plus lent (moins de crédit à taux variable, plus de garanties des débiteurs, pas de politiques déflationniste brutale car … déjà effectuée depuis plusieurs années, notamment de déflation salariale) mais plus violent. Car l’Allemagne doit elle aussi faire face à une ‘AIB allemande’, taille XXL : Hypo Real Estate. Cette banque a été nationalisée elle aussi et elle aussi possède en majeure partie des créances immobilières douteuses, mais cette fois-ci aussi d’origine ‘subprimes’ (ce qui augmente le risque). La taille du risque est à la taille de l’Allemagne : plusieurs centaines de milliards d’euros. Sans compter les implications en termes de recapitalisation et de dette pour l’Allemagne.
      Certes, l’Allemagne a les moyens ACTUELLEMENT d’y faire face. Dans le contexte actuel. Mais qu’un maillon complémentaire européen vienne à défaillir, comme l’Irlande, ou l’Espagne, que le contexte international se retourne contre sa politique exportatrice, et le boomerang, lancé avec force reviendra avec la même force, démultiplié par la vitesse.
      Et là, ce sera la fin de la ‘spirale’ en cours, en Europe du moins, qui a été initiée depuis fin 2008 : soit l’éclatement de l’UE et/ou de l’euro, soit le défaut partiel d’un membre éminent de l’UE (et donc de tous ou d’un bon nombre ensuite).
      Soit, la fin définitive des politiques menées jusqu’à maintenant et qui ont conduit à la crise en cours.
      Un changement de paradigme en perspective, si rien n’est fait d’ici là (et pourquoi le serait-ce, puisque tout démontre que rien n’a été fait entre temps ?).

      L’Irlande, prochain col de cette spirale ‘ascendante’.

    2. Le Portugal pourrait être le prochain pays à entrer dans la zone de tempête. Mais c’est l’Espagne le gros morceaux qu’il faut suivre avec attention.

    3. Très bon exposé, Zébu.

      Hors il faudra, pour que ce scénario aille jusqu’au bout, qu’il ne se passe pas d’évènement majeur tant au niveau de la GB que des US.
      Et il semble que la dégradation de leurs situations se soit prise un coup d’accélérateur, ces temps-ci…

      On ne va pas rire du malheur des autres, mais il semble que nous soyons dans une situation de « sauve-qui-peut-mes plumes-d’abord »…

    4. Et pendant ce temps là les banques françaises continuent à prêter 100% du prix d’achat d’un logement à leurs clients; à leurs BONS clients j’espère !

    5. @ François et Yvan :
      Toute choses ‘égales’ par ailleurs !
      C’est un scenario, un parmi d’autres, qui peuvent aussi ‘tenir la corde’ : Portugal, mais aussi GB et USA en préalable, ce qui changerait considérablement la donne.
      Ceci dit, que ce soit la GB et les USA, il me semble que ces deux pays ont un atout non ‘négligeable’ dans la capacité à attendre qu’un autre fasse défaut avant eux : la monnaie et une banque centrale indépendante. Ce que n’a pas (plus) le Portugal. Qui suit par ailleurs la même politique déflationniste que l’Irlande mais plus tardivement : à mon sens, forcément subjectif, c’est pourquoi l’Irlande devrait entrer en ‘défaut’ (ou en ‘FMisation’/FESM) avant le Portugal … parce qu’elle a appliqué une politique déflationniste avant le Portugal (1 an avant je crois).
      1 an, dans cette course de lenteur, c’est très important, pour ‘tenir’.

    6. François, comme Zébu, et autres qui me padonneront, ont raison d’évoquer
      la relativiser et même souligner la fragilité du « succès allemend à l’exportation ».
      Avant la crise, l’Irlande était présentée par les thuriféraires comme un modèle de réussite,
      notamment parce qu’elle détenait le record européen
      et presque mondial de l’exportation par tête d’habitant…

  15. Bonjour Mr Leclerc, merci pour cette analyse, j’aurai 3 petites questions, ne croyez vous pas qu’une fois de plus, les banquiers centraux vont continuer leur fuite en avant, en nous inventant un nouveau fond d’aide pour l’Irlande? Jusqu’à quel point peuvent ils fuirent ainsi avant de se faire rattraper par la dure realitee ? et enfin, Pourriez vous nous éclairer sur la montee des marches boursiers? alors que le chomage, les prix, les taxes augmentent et la consommation, les recettes fiscales degringolent.
    Merci

    1. L’évolution des marchés des actions ne donne pas de clé permettant de comprendre la situation actuelle.

      Quand aux banques centrales, elles tentent de faire face. On parle peu du Royaume-Uni, mais le président de la Bank of England, Mervyn King, vient d’y faire un discours remarqué: si la croissance baissait trop, dans le cadre du plan à 5 ans de réduction du déficit du gouvernement, il a laissé entendre que la banque pourrait actionner la « planche à billet ».

      Pour la zone euro, l’activation du plan de stabilisation financière permettra si besoin d’aider l’Irlande. Une émission obligataire, prévue mardi prochain, sera de ce point de vue un test.

      Mais ce plan, qui suppose que les Etats empruntent sur les marchés pour prêter peut poser des problèmes aux Etats qui sont déjà mal accueillis par les marchés.

      Quoiqu’il en soit, les besoins de financement de l’Irlande ne seront pas diminués pour autant, une négociation avec les créanciers d’AIB sera alors nécessaire, dans le cadre d’une restructuration de la dette de la banque nationalisée.

      Enfin, une grande négociation est en cours à propos du FMI, qui devrait aboutir au doublement des fonds dont il dispose afin de les prêter.

      On reste toujours dans la même épure: créer des dettes pour en apurer d’autres en les étalant. Quant on ne met pas en dernier ressort en marche la planche à billet.

    2. Est-ce la « fin du capitalisme »? Pas sûr du tout.
      Comme l’ont souvent souligné François et d’autres sur ce blog,
      l’épurement des dettes peut passer par le dégagement d’exédents budgétaires ou l’inflation.
      Dans les deux cas, la chute sans précédent des conditions de vie des peuples
      et des régimes autoritaires ici, fascistes là où nécessaires, pour briser ces peuples,
      avec la poursuite folle de l’accumulation capitaliste et l’emblallement des désastres écologiques.

      La « fin du capitalisme » est une nécessité de bon sens, mais pas automatique.
      La bête sénile et blessée est devenue le pire danger pour l’humanité
      Celle-ci mérite pour elle-même comm pour nous l’euthanasie.

  16. Qu’est-ce que le système économique, avec sa superstructure idéologique, sinon une manière de contrôle coercitif de l’ensemble de la société ?

    L’économie est la forme du contrôle social de nos sociétés.

    Ceux qui profitent du système ne savent qu’une chose c’est que tout changement est risqué, et qu’une autre solution amoindrirait non pas leur nombre de yacht mais l’étendue de leur pouvoir. Tout changement ne peut qu’être nocif pour eux, car il remettrait nécessairement en cause le pouvoir, qu’il détiennent pleinement en ce moment.

    Dès que l’on met le nez dehors, dans la société, on est pris dans une toiles infinie de règles, il n’y a pratiquement que des obligations, des contraintes et des codes à respecter. La société est constituée comme surmoi général, il est dans l’air qu’on respire, partout. L’obéissance totale est requise dans cette société éprise de liberté, soit disant.

    La parole publique est celle de l’ordre public, de la Loi. L’exigence perpétuelle est de se conformer aux lois. Tout individu ressent la pression de tout ceci, ce qui maintient l’ordre public, cet ordre convenant parfaitement aux classes supérieures, elles n’ont donc qu’à y perdre à laisser survenir un changement dans la contrainte qui pèse sur tous, sauf sur elles.

    L’économie est le système de pouvoir qui contrôle chacun, qui garanti le pouvoir en haut par une certaines adhésion aux règles et/ou l’espoir de s’en sortir à titre personnel. Que les règles économiques dures exercent un pouvoir plus ou moins tyrannique sur chacun, qui ne le voit pas ?

    Ceux qui ont le pouvoir ont peur que n’importe quel changement ou espoir de changement n’amène un déséquilibre qui leur fera perdre leur position. Leur seul objectif, comme sous Néron, est de rester au pouvoir et par conséquent il y a une alliance tacite et pesante conservatrice pour que rien ne change.

    Je pense qu’une grande partie des média ne travaille qu’à la conservation de l’ordre social, une sorte de lutte contre le temps, tout changement étant porteur de menace.

    Nous vivons un absolutisme conservateur.
    L’économie est l’alibi du pouvoir.

    La première chose à faire est donc de prendre le pouvoir et de remplacer la classe médiatique et politique, intégralement par d’autres personnes. Au pire actuellement un boycott absolu des média traditionnels s’impose.

    Il s’agit toujours d’une lutte des classes, que les politiques essaient de transformer en luttes économiques nationales (patriotisme économique), en nationalismes divers, en clash des civilisations, etc.

    L’islam est l’ennemi qui a remplacé l’URSS car sans ennemi, la classe dirigeante aux USA n’avait plus moyen de remplir le journal du soir, et n’avait donc plus moyen d’abrutir la population et de l’empêcher de réfléchir à sa situation et son esclavage.

    1. Entièrement d’accord avec votre commentaire. Je m’interroge juste sur :

      « La première chose à faire est donc de prendre le pouvoir et de remplacer la classe médiatique et politique, intégralement par d’autres personnes. »

      Là, rien ne garantit que ces personnes ne reproduisent pas les mêmes schéma ? Mais en même temps que faire ?

    2. à Lisztfr

      « L’artiste est celui qui doit veiller sur son être. » Bram Van Velde

      Vous êtes musicien. Vous savez ce qui vous reste à faire.

    3. @Lisztrf : « L’économie est la forme du contrôle social de nos sociétés. » : décidément, monsieur Lisztfr, nous ne serons jamais d’accord. L’économie repose sur le « contrôle social », (c’est par exemple pour favoriser le commerce à distance que les états s’efforcent d’instaurer des « identités biométriques »), mais elle ne le constitue en rien. Au contraire, le « contrôle social » va générer de plus en plus d’activité économique, ce qui prouve qu’il la précède. Exemple : contrôle biométrique des gosses dans les cantines scolaires : ça fait les affaires des fabricants, c’est « pratique » pour les municipalités, et ça conditionne les mômes à trouver ça normal. Au demeurant, le « contrôle social » n’a pas attendu les développements actuels de l’économie pour se développer. Déjà, quand on a introduit la numérotation des habitations pour « faciliter » la distribution du courrier, des tas de gens ont tenté de résister à cette innovation. En vain, comme de juste, parce que l’état n’est foncièrement qu’un flic. En tout cas, les riches ne lui demandent rien de plus que de faire le flic.

    4. Excusez moi mais on dirait le discourt d’un ado en rébellion contre l’autorité familiale! ah!ah!

      Je préfère ces règles économiques de bon sens à une rêverie uniquement fondée sur la négation.

      Sinon les vrais riches sont citoyens du monde avec des millions bien à l’abri un peu partout, et n’ont rien à craindre pour leur pouvoir de vivre sans contrainte !!

      Ceux qui s’accrochent à leur pouvoir sont les politiques, mais c’est humain c’est leur métier !!

    5. @ Kay

      « Là, rien ne garantit que ces personnes ne reproduisent pas les mêmes schéma ? Mais en même temps que faire ? »

      Evidemment, si on se contente de l’alternance droite gauche, comme dans le passé,
      et comme la prépare très activement les plus retords du MEDEF
      (reste à les mettre d’accord entre ticket Aubry-DSK ou DSK-Aubry),
      rien ne changera.

      Ce dont nous sommes de plus en plus nombreux à être convaincus
      c’est de devoir couper l’herbe sous le pied des politiciens en expropriant le capital.
      Là, ils n’ont plus de maitre, les médias non plus, les institutions d’Etat non plus.

      C’est la condition et le début de la démocratie.

  17. L’OIT « Nous voulons changer les priorités et mettre l’homme au cœur de nos économies.  »

    Ca fait plus de 30 ans que j’éclate de rire en lisant l’OIT…
    Les champions des vieilles lunes.

    Déjà l’Encyclique « Rerum Novarum » enfonçait la même porte, vers 1880…
    Ca a donné la démo-chrétienne avec ses gominés et ses mafieux…

    1. Merci de me renvoyer à la lecture et à la méditation de cette encyclique

      http://www.vatican.va/holy_father/leo_xiii/encyclicals/documents/hf_l-xiii_enc_15051891_rerum-novarum_fr.html

       » L’OIT « Nous voulons changer les priorités et mettre l’homme au cœur de nos économies. » »

      Cela vient sans doute que cela a toujours été plus difficile de spiritualiser la matière, comme les corps les plus machinaux d’une société.

      Pour pouvoir mieux changer les priorités d’une société encore faut-il bien accepter de bon coeur de changer réellement les priorités de vie et de choix en soi sinon tout cela n’a aucun sens.

    2. Avant d’aller me coucher, vite ce petit post.

      Je lis dans « L’Evangile de la vie – Encyclique Evangelium vitae » de Jean-Paul II:

      «  »Conduisez-vous en enfants de lumière »(Ep 5,8): réaliser un tournant culturel

      « Conduisez-vous en enfants de lumière…
      Discernez ce qui plaît au Seigneur, et ne prenez aucune part aux oeuvres stériles des ténèbres » (Ep 5,8.10-11).

      Dans la situation sociale actuelle, marquée par un affrontement dramatique entre la « culture de la vie »et la « culture de la mort », il faut développer un sens critique aigu, permettant de discerner les vraies valeurs et les besoins authentiques. »

      (Le livre de poche, 1995, p.162)

      Bonsoir à tous

    3. Jérémie

      « spiritualiser la matière »

      Une rage de dent, un nerf à vif canalise la douleur vers un possible ailleurs. Un arc-en-ciel vibre dans un ciel de boue. Cependant vous passez une très mauvaise nuit, dans un bain de sueur avec le cafard pour seule compagnie. Jusqu’à présent aucune publicité pour ce genre d’évasion.

  18. Psychologie de banquier :
    Vos pertes potentielles ne dépassent jamais le montant des provisions qu’il vous semble acceptable de supporter.

    C’est pourquoi les banques annoncent progressivement leurs pertes au fil des trimestres.
    L’essentiel est de tenir. Toutes ne seront pas sauvées, mais celles qui le seront doivent donner l’illusion qu’elles le méritent.

    Quand aux sommets européens, il ne faut pas s’étonner qu’après avoir ratifié le traité de Lisbonne, la commission européenne commence à exercer ses compétences nouvelles. Les belges sont à ce titre précurseur, ils ont compris que l’échelon national ne leur était plus d’une grand utilité. Sans doute un signe éclatant du rayonnement de la capitale Européenne.
    Un certain nombre d’autre pays en situation financière délicate devront passer sous la coupe de la commission pour valider leur budget. Tandis que l’illusion de l’indépendance militaire et diplomatique s’estompera dans les quelques pays où certaines velléités de grandeur subsistent.

    Mais oui cette crise est une véritable chance pour la construction de l’Europe.

    Et à 27 on se sent plus fort …

    1. « Les belges sont à ce titre précurseur, ils ont compris que l’échelon national ne leur était plus d’une grand utilité. »

      Il vaut mieux lire ça que d’être aveugle… Une minorité d’extrême-droite a pris le pouvoir. Est-ce mieux..???

    1. Pourquoi, Thom..??? (de Savoie)

      L’argent compte tant que ça pour vous..??? Ou on vous a bien « éduqué » pour ne pas vouloir vous en passer..???

    2. Holà, p’tit père yvan, pas trop d’ironie, moi aussi j’ai parfois des sursauts d’inquiétude ! Je me demande par exemple si je ne finirai pas mes jours dans une banlieue pourrie et dans une piaule de 10 m2 dont le loyer bouffera les trois quarts de ma retraite mangée par l’inflation. Le tout en devant me considérer comme « chanceux », parce que le résultat final pourrait être pire…

    3. L’argent n’a pas vraiment d’importance… quoique. Non, c’est surtout la perspective des énormes changements de mode de vie que semble annoncer cet article. A le lire, on va tout simplement s’en retourner bientôt à cueillir des cacahuètes et vivre du troc local. C’est peut-être d’ailleurs le seul bienfait qu’annonce cette crise : retour aux échanges locaux puisque les échanges mondiaux disparaîtront.

  19. Il vaudrait écouter les sages, Felipe Gonzalez, Buenos-Aires 16.09: ‘Je ne suis pas optimiste sur le futur de l’Europe, parce que je crois qu’ils ne prennent pas la crise avec le sentiment d’urgence que j’ai..Ils ne lui donnent pas tant d’importance, avec les réformes structurelles toujours en attente alors qu’ils ont quinze ans de retard pour les confronter’

    La première des chroniques, déjà mentionnée:

    UE: Crisis y futuro

    1. Dans son article paru dans El Pais, Felipe Gonzales parle bien « d’économie financière de casino », mais il est très court dès qu’il s’agit de formuler une alternative.

      Il parle simultanément de « réformes structurelles », une expression dont on sait ce qu’elle signifie sur le marché du travail, et de « préserver notre modèle de cohésion sociale ».

      Au plan Européen, il est vrai, il fait référence à la Banque européenne de développement et au Fonds européen d’investissement (FEI), afin de financer des mesures contre-cycliques.

      Quoiqu’il en soit, cet article reflète bien qu’un sérieux malaise parcours une partie de la classe politique.

    2. Francois Leclerc
      Malaise certainement, mais ils ne savent pas par quel bout prendre l’amalgame de ces problèmes, ils font preuve de dèsarmement. On y rencontre le même phénomène qui se produisent au sein des organisations en crise et sans solutions en vue: on mulitplie les discours, les déclarations d’intention, on s’agite dans tous les sens…….
      Donc la spirale continuera à tourner – inéluctablement vers le bas.

    3. @ François :
      Vous mettez le doigt très exactement sur un point très sensible politiquement.
      Si malaise grandissant il y a au sein de la classe politique, il n’est :
      – que partiel et très minoritaire,
      – sans fondements pour rebâtir une autre politique (et encore moins une autre classe politique),
      – la plupart du temps, ne provenant que de ‘retraités’ de la dite classe politique (ce qui est le cas de Felipe Gonzales).

      Et tout état de cause, la classe politique actuelle n’est pas (pour de multiples raisons) à même de penser pour résoudre cette crise et encore moins la résoudre.
      Y compris pour les mieux intentionnés et les plus volontaires, qui ‘dévient’ vers des vieilles lunes ou des villages potemkine ‘ennemis’ le potentiel de charge qui reste : les réserves de colère politique s’épuisent et cèderont bientôt à la colère sans nom.

      Il est par exemple difficile d’oublier ce que la France libérale doit aux Bérégovoy, Fabius et DSK, dont les deux derniers, pour ne parler que d’eux, hantent toujours les couloirs du PS …
      Comment faire du neuf avec de l’ancien ?

      Même la ‘résurgence’ Europe Ecologie s’est faite avec ce vieux madré, fin politicien (et libéral, s’il en est) de Cohn Bendit, c’est dire si la perestroika de la classe en question n’est pas pour demain.

  20. Mais comment font-ils pour pouvoir encore faire danser le monde sur une cocote-minute.

    Heureusement quand même que les médias sont là pour mieux noyer le poisson.

    En vérité le monde moderne est davantage pris dans un engrenage vital.

  21. bonsoir
    ce qui me semble irréaliste,c’est que des gents intelligents que nous respectons tous en arrivent à fonctionner dans le système inventer par les BANQUES…
    rego

  22. « Nous voulons changer les priorités et mettre l’homme au coeur de nos économies »
    Les discours angéliques vernis d’hypocrisie sont à la fête

  23. Pour LEAP, l’entrée des Etats-Unis dans un vaste programme d’austérité au printemps 2011 déclenchera le chaos sur les marchés financiers et monétaires
    accoutumés depuis des décennies à l’exact contraire, c’est-à-dire au gaspillage américain.
    D’où un choc économique et social interne sans équivalent depuis les années 1930…

    http://www.leap2020.eu/GEAB-N-47-est-disponible–Crise-systemique-globale-Printemps-2011-Welcome-to-the-United-States-of-Austerity-Vers-la_a5153.html

  24. “L’homme n’est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d’hommes, saine d’esprit et chaude de coeur, crée une conscience morale qui s’appelle une nation.” Ernest Renan

    Pourrait-on concevoir ainsi la prochaine Europe:

    Une Europe où la croissance n’est plus tout à fait la même, et où nous allons voir les priorités changées pour (re-) mettre les hommes, les femmes et les enfants, ainsi que la foi et la transcendance au coeur de nos sociétés.

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